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Empêtré depuis 2021 dans des affaires judiciaires liées aux gestions du port de plaisance, d’un restaurant de plage et de marchés publics, le maire d’extrême droite de Cogolin (Var), Marc-Etienne Lansade, s’est vu notifier, début septembre, des mises en examen supplétives pour « corruption », « escroquerie en bande organisée » et « complicité de détournement de fonds publics ».
Ces nouvelles mises en cause s’additionnent à celles d’il y a trois ans, pour « favoritisme » et « prise illégale d’intérêts », qui avaient valu à l’élu un placement sous contrôle judiciaire conditionné au versement d’un cautionnement de 25 000 euros. Elu en 2014 sous l’étiquette Front national (l’ancien nom du Rassemblement national), ce proche de Marion Maréchal avait quitté le parti d’extrême droite trois ans après son élection. Puis il s’est rallié à Reconquête !. Suppléant d’Eric Zemmour aux élections législatives de 2022, il figurait, en juin, en quatorzième position sur la liste conduite par Marion Maréchal pour les élections européennes.
Le dossier d’un juge d’instruction marseillais, au point mort depuis trois ans, au sujet de malversations possibles autour de la gestion du port de plaisance des Marines, à Cogolin, a connu un coup d’accélération en début d’été : un entrepreneur local, Jean-Michel Hayotte, est passé aux aveux, fin juin, devant le juge d’instruction. M. Hayotte était déjà au cœur de ce dossier : sa société Yin et Yang est soupçonnée d’avoir été favorisée dans l’attribution du marché de la commercialisation des garanties d’usage du port – en clair, la revente du droit de jouissance d’un anneau. Un choix baroque au vu de l’activité de la société, spécialisée dans les textiles et le commerce de voitures.
L’homme d’affaires de 55 ans, qui reconnaît faire du blanchiment depuis l’âge de 18 ans, notamment avec « les grossistes chinois de Marseille et d’Aubervilliers [Seine-Saint-Denis] », s’apprête alors à se voir fixer un bracelet électronique à la cheville pour une ancienne condamnation à deux ans de prison. Une autre peine est aussi tombée à Versailles pour « fraude fiscale » et « abus de biens sociaux ». « J’en ai marre, je suis malade, je veux en finir avec la justice », assure-t-il alors au juge. « C’est un homme qui a la volonté d’être au clair et de s’inscrire dans une transparence totale », estime son avocat, Bruno Rebstock.
Réentendu longuement fin août, l’entrepreneur va évoquer sur ce qu’il appelle « un deal » avec le maire. « Comme 40 % des appels d’offres sur la Côte d’Azur », lâche-t-il. Ses aveux vont conduire, début septembre, à la mise en examen de Marc-Etienne Lansade. L’édile est soupçonné d’avoir accepté de M. Hayotte le versement de fonds en espèces – au minimum 1,2 million d’euros – en échange de l’attribution, le 7 août 2017, à la société de Yin et Yang, de la commercialisation des garanties d’usage (le droit pour les particuliers de s’amarrer) du port.
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